Absente 2009
"Il finit par leur recommander [...] de toujours se rappeler que le passé n'était que mensonge, que la mémoire ne comportait pas de chemin de retour, que tout
printemps révolu était irrécupérable et que l'amour le plus fou, le plus persistant, n'était de toute manière qu'un vérité de passade"
"Quelques fois il m'arrive de penser que, si je devais choisir entre déguster du maïs en épi et faire l'amour, je choisirais le maïs. Certes je ne serais ps contre
une bonne partie de jambes en l'air - je suis encore un homme et certaines choses ont la vie dure - mais rien qu'à imaginer ce petits grains bien sucrés, craquant sous la dent, l'eau me vient à
la bouche. Pur fantasme, certes. Rien de tout cela ne risque d'arriver, mais j'aime me confronter à ce dilemme - véritablement cornélien: partie de jambes en l'air conte épi de maïs. Merveilleux
dilemme. Parfois, je change pour une pomme."
"Puisque c'est ainsi. Puisque le temps sépare ceux qui s'aiment et que rien ne dure."
"Parce quela vie, quand même, c'est un peu du bluff, non?"
"Mon nom est Waldemar Cuzco et j'entends qu'on le respecte. Evitez Waldo ou Waldelito. Les diminutifs s'accordent mal avec mes cent kilos. Waldemar Cuzco, voilà mon
nom, et je vends des enfants. Je suis de Fortaleza, non loin de Recife, un coupe-gorge où il paraît que le servage a disparu, il y a un demi-siècle.On le dit, mais je n'y crois pas. Mon pays
produit du café et des enfants. Certaines années, il pousse trop de café. Alors on le brûle dans le ventre des locomotives. Il pousse aussi trop d'enfants. Personne n'a jamais eu l'idée de les
brûler. Moi, je les vends à des couples venus d'Europe sur des immenses transatlantiques éclairés la nuit comme en plein jour. Dois-je les avertir que mon pays se meurt d'une hémorragie
d'enfants?"
"Les enfants sont spontanément philosophes: ils posent des questions [...] Les adultes sont spontanément idiots: ils répondent."
"Je sais l'autre nom du désespoir: le courage. L'athée n'a plus d'illusion, il les a toutes troquées contre el courage."
" L'excès d'humilité révèle l'orgueil: on ne parle plus que de soi."
"Le secret de la boxe, c'est de savoir minimiser les faiblesses."
"La déception c'est la seule constance dans ce jeu. On peut toujours essayer de ne pas espérer, mais autant dire au chat de pas bouffer les oiseaux. Y'a des choses,
on y peut rien."
"Il se marrait comme si le monde était un ballon qu'il essayait de gonfler."
"Il arrive que mes changements répétés de matière principale au lond de ma scolarité -une bonne demi-douzaine- se révèlent utiles. J'en sais le minimum
sur un maximum: un large basin de connaissances... style pataugeoire."
"A mon avis, le seul véritable problème, c'est qu'il n'y a pas assez d'espoir en ce bas monde."
Je l'ai déjà lu, mais étant l'un des rares que je relis, il mérite sa place, haut la main.
"La petite chambre était pleine de plumes. Nos éclats de rire les maintenaient en l'air. J'ai pensé aux oiseaux. Pourraient-ils voler s'il n'y avait, quelque part,
quelqu'un qui riait?"
"On a si souvent besoin de s'enfuir vite fait, mais les hommes n'ont pas d'ailes [...] alors pourquoi pas une chemise en graines pour oiseaux?"
"La timidité c'est quand on détourne la tête de ce qu'on veut. La honte c'est quand on détourne la tête de ce qu'on ne veut pas."