VOMIR
Des jours de dépitation.
Où l'on se dit que l'on est bon à rien.
S'investir pour se faire piétiner.
Des jours où l'on se dit qu'il est bien plus facile de se laisser aller à son plaisir égoïste. Penser à soi, car pour ce qu'on est gratifié.
Où je me dis que donner n'est pas forcément une qualité.
la fainéantise est aisée. La copie est facile. Le manque d'innovation récompensé.
Tous les travers décortiqués. L'Etat ne crois pas en moi. Nous sommes d'accord, je ne crois pas en eux non plus. Je ne crois pas en la productivité. Je ne crois pas en la paperasse et la rentabilité. Je ne crois pas en la preuve de connaissance à étaler. Je ne crois pas au chiffrage des données.
L'Education Nationale me fait honte. Quelle institution mal embouchée. Ce ne sont que des nombres, des statistiques, des grilles, des pourcentages, des taux de réussites. Où se trouvent la confiance, l'envie, le plaisir, la joie d'apprendre sans cette épée de Damoclès de la réussite à tout prix?
J'ai honte de les servir. De les représenter.
Ce n'est que m'as-tu-vu. Plus hauts sont-ils placés, plus ils se sentent habités par une force supérieure, tels des dieux tout-puissants qui, d'un coup d'évaluation indélébile arriveraient à changer le destin d'un handicapé sans jamais en avoir côtoyés. Ils me font gerber.
J'ai envie de me barrer.